Un projet conte & arts plastiques
Artistes : Florie Bel (plasticienne, costumière) et Emmanuelle Pellegrini (poète, écrivain)
Avec les maternelles de l’école publique « Les Courlis » à Stenay
Les enseignants ont émis le souhait de travailler sur le corps dans sa relation avec le modelage et la sculpture. Et en effet, le corps, les émotions, l’expression de soi, la reconnaissance de l’autre sont des thématiques au centre de l’évolution de l’enfant en maternelle notamment dans son rapport aux autres, sa capacité motrice. Mais aussi la capacité à nommer et comprendre les expressions du visage, les sentiments. La proposition faite par les artistes est d’amener au modelage par le récit, le conte et l’imaginaire. Pour ce faire nous avons pensé à un être mythologique omniprésent dans les contes : le géant.
Le corps en présence quand les visages sont masqués
Loin de vouloir axer un atelier artistique sur le thème du « COVID », il nous a semblé important d’axer nos priorités sur ce que peuvent vivre et ressentir les enfants en bas âge dans ce contexte bien particulier. Une certaine physicalité s’est perdue ou du moins complexifiée dans le contexte de la crise sanitaire actuelle… avec le port du masque qui devient quotidien pour de nombreux adultes autour d’eux, les enfants doivent en tout cas réapprendre ou en tout cas intégrer d’autre codes en matière de lien social et de rapport aux autres. Pour certains ils ont même vécu leur première année en classe dans le contexte de la crise sanitaire et du masque. C’est donc un corps morcelé qui se présente à eux où les expressions du visage sont beaucoup plus difficilement perceptibles.
Modeler des fragments, le récit comme unité
Il s’agit en quelque sorte de se réapproprier le corps et tenter d’expliquer l’invisible par le récit et la sculpture. Pour la partie sculpture, il nous a semblé donc tout naturel de pouvoir concilier à nouveau le collectif et la symbolique forte de construire des morceaux de corps tous ensembles. La nécessité étant de parler du corps de manière onirique et sensible, de laisser aller l’imagination pour comprendre l’infiniment petit et l’infiniment grand, parler de ce qui est caché et de ce qui est présent et ainsi détourner le sujet par l’imaginaire et la fiction. Nous avons voulu y apporter la fiction et le conte qui sera le liant entre les classes.
Ecrire une histoire avec les tout-petits nécessite de libérer la parole et d’enrichir l’échange avec l’enfant, c’est pourquoi au vu de la thématique et de la situation que nous vivons tous actuellement, co-construire une histoire collective à toute l’école en laissant la parole et les mots aux enfants nous a semblé vital.
Les enfants ont inventé leur propre histoire du Géant de Stenay et l’ont même réalisé en vrai !






